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Distilleries de Guadeloupe

Un peu d'histoire 


Les Distilleries rhumières de la Guadeloupe apparaissent vers les années 1760 conséquences de deux faits que nous relevons dans les écrits et statistiques d'époque ( Réf. DUTERTRE - P.LABAT - SCHNAKEMBOURG) :

1° - Mise au point, de l'utilisation, dans la colonne d'un procédé distillataire inventé par le Père LABAT : la distillation du jus de canne " Vesou " en  moult par fermentation, puis en Rhum par distillation  Guilitive et Tafia       

2° - La crise économique dûe à l'effondrement d'une économie de l'Ancien Régime se prolongeant jusqu'à l'abolition de l'esclavage (production de sucre et de café essentiellement).

La distillation apportera à l'habitation sucrière une recette de coproduits assurant et améliorant son équilibre financier et, ce, jusqu'à l'apparition d'usines centrales puis de l'usine. Il faut savoir que l'usine centrale était implantée sur l'habitation et distillait le rhum du propriétaire.

Tandis que l'usine (comme Darboussier, Bonne mère, Marquisat etc…) appartenant (et qui appartient toujours ) à de grands groupes financiers,  distillait le rhum de plusieurs habitations.

En 1882, la production du rhum de la colonie était de 15.017 HL d'AP elle est passé à 33.073 HL d'AP en 1890.

L'essor du rhum était dû à la guerre et à l'inflation des prix (le rhum servait à la fabrication de la poudre à canon).

L'Hectolitre  de rhum était vendu 225 francs en France, alors qu'il arrivait au Havre au prix de 500 francs.

En 1960 on dénombrait 50 distilleries durant la colonie et 141 en 1920.

Afin de réguler la production de rhum en fonction des besoins du marché, le 22 Septembre 1923 et le 27 janvier 1934, le décret BARTHE instaura le contingent : chaque distillerie se voit allouer un droit de fabrication de rhum qu'elle ne peut dépasser.
Dans la Communauté d'agglomération du Nord Basse-Terre, était implantées de nombreuses distilleries, principalement au Lamentin à Sainte-Rose et à Petit-Bourg. Elles sont implantées pour la plupart aux abords de cours d'eau et de moulins à eau et se substituent au sucrotes, où sont créées sur de nouveaux sites mieux adaptés.

Les Sucrotes sont les ancêtres de sucreries. C'étaient des installations très rudimentaires composées de deux bacs en bois et d'un tuyau dans lesquels ont faisait fermenter le jus de canne pour obtenir du sucre.                                                                                                                               
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Les distilleries du Lamentin

Dans la commune du Lamentin les distilleries bénéficiaent d'un environnement particulièrement avantageux pour leur développement  grâce :

  • aux réseaux hydrographiques aménagés, arrivée d'eau par canaux, chutes d'eau sur chaque habitation à des fins industrielles.

  • à l' évacuation des effluents (déchets liquides) vers des ravines naturelles.

En 1830 on recense sur la Commune du Lamentin dix (10) distilleries et 25 (Vingt -Cinq) moulins à eau pour sucrotes

Nous avons pu retrouver la trace de Sept (7) de ces distilleries avec leur emplacement, quelques vestiges, le nom du dernier propriétaire et aussi leur année de cessation d'activités :
  • LALUNG était située dans la région de Pierrette sur l'habitation LALUNG appartenait à Eugène  CLARET fermée en 1950 par des vestiges mal entretenu.
  • BOURDON située sur l'habitation BOURDON propriété de Henri NOUY arrêté en 1978.
  • ROUTA appartenait à Henri WACTER situé sur l'habitation ROUTA, arrêtée en 1974. Vestiges entretenus régulièrement visités et en cours de classement en patrimoine communal.
  • VOJEANTIEU appartenait à Bouber de VOGEANLIEU et était située sur la route de Richard, disparue en 1880, c'était la plus ancienne.
  • JAULA, située sur l'habitation Jaula entre Boisbert et Boyer, propriété de Roger DE LAROCHE fermée en 1974. Friche industrielle en partie visible.
  • MONTPLAISIR  appartenant à Joseph VILLENEUVE était situé sur l'habitation CRANE à l'emplacement actuel du Théâtre de Verdure.
  • La SICA de Bellevue propriétaire Charles SIMONNET situé à Grosse -Montagne, face à l'usine, fermé en 1998. Friche industrielle bien visible.

Le transport de la canne vers la distillerie

Le transfert de la canne, des champs vers la distillerie, se faisait auparavant uniquement  au moyen des charettes à boeufs.
Ce mode de transport se pratique encore  en Grande-terre et à Marie-Galante.
Actuellement,les camions et chariots à traction mécanique (devenus économiquement plus avantageux) supplantent  le mode traditionnel.

Réception des cannes 

Les cannes sont pesées à la livraison au moyen d'une bacule. Un prélèvement est éffectué pour mesurer le degré saccharométrique

La roue à aube

La roue à aube est la roue qui entraine les moulins.

Mécanisme de la roue à aube

Vue plus précise de la roue à aube avec au-dessus le chenal d'arrivée d'eau qui entraîne la roue. Cette même roue entraîne tout le système.

Broyage des cannes

Les cannes sortant des chariots (droite et gauche) sont envoyées vers le broyeur.

Fin du broyage

Deux rouleaux ou " rolles" tournant en sens inverse pour extraire le maximun de jus.
A droite, un tuyau  envoie de l'eau dite d'imbibition.
En dessous des rolles se trouve le collecteur de jus qui subit un tamisage. 

Bac d'échantillonage

Pour le contrôle sacharimétrique du jus avant l'envoi dans la cuve de fermentation.

Cuves de fermentation


Les cuves de fermentation dans lesquelles une pompe envoie les jus extraits permettent la fermentation. Pour fermenter les jus dans ces cuves, on introduit des éléments nutritifs (azote, phosphore…). Puis, on ensemence avec de la levure de boulangerie.
Cette fermentation a pour but de transformer le sucre du jus en alcool. Selon les distileries, ce phénomène de fermentation dure entre 24 et 36 heures au bout desquelles on obtient ce qu'on appelle le vin.

Colonne à distiller

Pour arriver au rhum, le vin provenant des cuves de fermentation est distillé.
Cette opération se fait dans une colonne dite de distillation.
Le vin arrive dans la colonne par le sommet.


 

Colonne à distiller


Les colonnes chauffées par le bas (générateur de vapeur) envoient un flux de vapeur qui va permettre la séparation de l'alcool et des composés volatils qui constituent le rhum. Ce mélange d'alcool et de composés volatils est récupéré au moyen  d'un condenseur. On obtient alors, un produit dit " rhum de coulage " qui titre environ 72° d'alcool.

Alcoométre

L'alcoomètre sert  à mesurer le degré d'alcool  (ou titre) du rhum de coulage.

Mesure du degré d'alcool

La photo montre plus  précisement l'alcoomètre plongé dans le rhum de coulage.

Cuves de maturation

Le  rhum  sortant  des  colonnes  est  envoyé  dans  des  cuves  dites  cuves  de  maturation  dans  lesquelles  l'alcool  et  les  composés  volatiles  conduisent  à  un  rhum  de  composition  donnée.  Ce  phénomène  de  maturation  dure  3 mois environ.
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Schéma : de la canne au rhum

Commercialisation et vieillissement

Après  cette  période, deux possibilités se  présentent  au  distillateur. Il peut être commercialisé : rhum blanc. Ou envoyé dans des fûts de chêne pour vieillissement : rhum vieux.
Le  vieillissement  se  fait dans  des  fûts  chêne  de  180  litres  pendant  5ans  minimum.  Chaque  distillateur  a  sa  façon  de  conduire  le  vieillissement  permettant  d'identifier  son  produit  caractéristique  de  chaque  rhum.

Rhum agricole et rhum industriel

Le rhum obtenu à partir du jus de canne est le rhum dit "rhum agricole" qui se différencie du rhum industriel obtenu à partir de la mélasse.


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